Les Wana Issa : fées bondissantes et gardiennes de la mangrove
À Mayotte, les mangroves abritent de mystérieuses petites femmes aux longs cheveux lisses et au visage d’ange : les Wana Issa. On les reconnaît à leur main droite plus petite que la gauche, et à leur manière singulière de se déplacer en bondissant, comme si elles flottaient entre les racines. Espiègles ou bienveillantes, elles protègent leur forêt salée et exaucent parfois les vœux de ceux qui leur apportent des offrandes – riz, lait, miel, tout ce qui est blanc.

Mais attention : malheur à celui qui offense la mangrove. Entre croyance et mise en garde, les Wana Issa sont les messagères d’un équilibre fragile entre humains et nature.
Manman Dilo, la grande dame des eaux
En Guyane, Manman Dilo est une créature mythique redoutée, à la fois sirène et esprit de l’eau. Elle vit dans les rivières, les criques ou au cœur des zones humides profondes. Belle, envoûtante, elle attire les imprudents qui s’approchent trop près de son domaine. Elle peut enlever les enfants, séduire les hommes ou se montrer protectrice envers ceux qui respectent les esprits de la nature.

Gardienne invisible des eaux, elle rappelle que la rivière n’est jamais totalement à nous.
Le Bain Démarré : purification aux portes de la nature
À la croisée du spirituel et du végétal, le bain démarré est un rituel de purification profondément ancré dans les cultures populaires guadeloupéennes et martiniquaises. Il se pratique à l’aube du 1er janvier, dans les rivières ou au bord de la mer, accompagné de plantes aux vertus symboliques : basilic, romarin, citronnelle, bois d’Inde…

Ce bain “nettoie” les énergies négatives, marque un nouveau départ, et relie le corps aux forces de la nature. Les zones humides deviennent alors des lieux de soin, de lien et de transmission.
Takamaka – La vallée des esprits
À La Réunion, la vallée de Takamaka est l’un des lieux les plus pluvieux de l’île. Entre brumes épaisses, cascades grondantes et forêts luxuriantes, tout y respire le mystère. On raconte que cette vallée est habitée par des esprits, gardiens de la nature, qui protégeraient ceux qui la respectent et puniraient les imprudents.

Certains randonneurs jurent avoir perçu des murmures, des frissons soudains, ou même des présences invisibles. Une ambiance que la science explique en partie par les conditions extrêmes de ce lieu : humidité constante, échos étranges, lumière filtrée… Mais la magie de Takamaka réside peut-être dans ce fragile équilibre entre nature sauvage et imaginaires collectifs.
Terehe : l’anguille qui créa les îles
Sur l’île du grand Havai’i (ancien nom de l’actuelle Raiatea et Taha’a), la jeune Terehe, princesse d’une grande beauté, transgresse un tabou sacré en allant se baigner dans une rivière pendant la construction d’un marae (lieu sacré). En réponse, les dieux font surgir des profondeurs une anguille géante qui avale
la jeune fille. L’esprit rebelle de Terehe perturbe l’anguille, qui se met à frénétiquement creuser la terre, formant un détroit entre Raiatea et Taha’a. Elle devient un poisson gigantesque qui finit par devenir… l’île de Tahiti Nui.

Les zones humides ultramarines sont bien plus que de simples milieux naturels. Elles ont longtemps été associées à des peurs irrationnelles, à des pratiques magiques mais aussi à des rites pour transmettre le respect de la nature qui nous entoure. Ces contes et légendes ont déterminé, et influencent parfois encore, bon nombre de comportements. Ces traditions sont puissantes. Elles transmettent des savoirs, protègent les écosystèmes, inspirent la jeunesse. Découvrez nos projets de sensibilisation pour les zones humides sur Flamingo !

